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Ekhi Busquet nous parle de la patère

Ekhi Busquet nous parle de la patère "Sous les vagues, les cimes"

Sous les vagues, les cimes… Un nom évocateur, presque un voyage, pour une petite sculpture… fonctionnelle. Une patère, à la courbe bleue, évoquant autant l’azur de la Méditerranée que celui des crêtes de l’un des monts provençaux les plus célèbres du monde (de l’art). « Le fantôme bleuté de la Sainte-Victoire flottait au bord de sa pensée et marchait avec lui à l’horizon de tous les paysages », écrit le poète aixois Joachim Gasquet à propos du peintre Cézanneen 1921. Il y a quelque chose de cette même poésie du Sud, dans la proposition de la designeuse Ekhi Busquet. Un clin d’oeil joyeux, une référence parfaitement assumée de la part de la créatrice, esthète et attachée à sa terre d’adoption.

La mer, la montagne, les formes douces et les bleus profonds sont une constante de son travail. Cela, et le Made in France bien sûr. Elle nous raconte.

 

Peux-tu nous en dire plus sur cette collaboration ?

Elle s’est tissée autour de deux choses : mon univers méditerranéen et un amour partagé avec l’équipe de Sloft pour les objets domestiques astucieux… et  élégants bien sûr [sourire, ndlr]. J’avais carte blanche. Je me suis mise à réfléchir aux espaces un peu contraints. Dans un appartement compact, la problématique du porte-manteau n’est pas anodine. Souvent les pieds grignotent de précieux centimètres carrés, ils sont globalement volumineux. Ainsi j’avais envie d’apporter une solution à la fois pratique et décorative, que l’on puisse vraiment choisir d’installer dans diverses pièces de la maison : l’entrée, le salon, etc. Et qui dure longtemps. Un peu comme la Sainte-Victoire. Elle était là avant nous, elle le sera après. Enfin, un mode un peu poétique me tenait à coeur, d’où le petit soliflore intégré au sommet de l’objet. Une micro-touche végétale, dialoguant avec les courbes et le bleu Majorelle. Il ne restait qu’à trouver le bon geste, le bon trait.

Et le bon mode de production !

Oui ! Pour moi, le fait-main, en France, est très important. Je fais un métier très parisien, mais je développe aussi nombre de collaborations locales, autour de problématiques sociales ou sociétales, à impact. Ma maison en est d’ailleurs truffée : des coussins réalisés avec un gang de mamies tricoteuses, un vase mural développé avec un ferronnier d’art de la région… Il n’y avait donc aucune raison pour que ce ne soit pas le cas de la patère. Et ça n’a pas été très compliqué d’imposer ce choix [sourire, à nouveau, ndlr]. C’est un objet qui est conçu pour durer. Idem pour la provenance des matériaux. La patère est en contreplaqué de hêtre issu de forêts françaises durablement gérées. Être designeuse, pour moi, c’est aussi prendre cela en compte dans le dessin de chaque objet !

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