Partager l’espace
En 2050, selon l’ONU, nous devrions friser les 9,6 milliards d’êtres humains, qui se concentreront dans les villes, quand la surface habitable sur notre planète devrait se réduire dans le même temps sous la pression de la montée des eaux et de la désertification. Il semble donc qu’il soit nécessaire de nous préparer à « partager l’espace ». Ce que nous anticipons depuis quelques années chez Sloft en promouvant une conception plus compacte de l’habitat, mettant en œuvre des solutions stimulantes, belles et originalement « raisonnables », pour permettre à chacune, chacun de s’imaginer un refuge dans nos mégalopoles en expansion.
Dans ce neuvième numéro bilingue :
- 8 Visites Guidées Exclusives :
À Charenton, à Paris, à Marseille ou à Sydney, nous découvrons dans notre nouveau florilège des logements sensibles, tels des prolongements des corps de leurs occupants, qui leur permettent de se situer charnellement dans leur environnement, leur donnant le sentiment d’être à leur place. C’est le miracle des habitats « vécus », selon la philosophe Céline Bonicco-Donato, à la différence des logements « interchangeables » pour éternels « visiteurs », qui, ce faisant, accaparent peut-être l’espace (et les ressources) des autres.
- Un dossier spécial “architecture d’intérieur” : Dormir à la Villa Médicis
L’heure n’est donc plus aux « Xanadu », ces domaines somptueux et privés que symbolise celui de Charles Foster Kane dans Citizen Kane d’Orson Welles, Mar-a-Lago primitif s’inspirant des anciennes demeures princières. La Villa Médicis à Rome, elle, vit avec son temps et pousse l’ouverture et le partage de ses magnifiques espaces encore plus loin. Refuge pour les artistes, elle devient refuge pour tous grâce à son programme de rénovation d’anciens ateliers-logements convertis en chambres d’hôtes.
- Un Entretien exclusif avec l’artiste Pier Stockholm
Vivre l’intériorité de son abri comme une exploration immobile de soi et du monde, c’est s’ouvrir d’immenses espaces sans accaparer la Terre. L’artiste Pier Stockholm envisage son atelier comme une première enveloppe de vie dans laquelle il emboîte les autres, jusqu’à sa « cabane », refuge poétique et exploratoire où il se ressource et élargit ses horizons créatifs et spirituels. Car l’astrophysicien Aurélien Barrau en est convaincu : plutôt que de chercher à percer tous les secrets de l’univers dans une orgie technologique qui nous propulse dans le vide intersidéral, acceptons le mystère du monde en développant notre regard poétique. Et par là, le préservant, nous le partagerons avec l’ensemble du vivant.
L’éclectisme, la poésie, l’art, l’évasion, la beauté et l’innovation ne sont décidément pas fonction du nombre de mètres carrés !